par Eve Duvoy.
Amélie Chevant : Je souhaitais profiter de cette expatriation pour me former au métier d’enseignant qui m'a toujours attirée. L’enseignement du français était d’une part motivé par mon attrait pour la littérature française et d’autre part par la recherche d’opportunités pour trouver un travail pendant l’expatriation. C’est également bénéfique d’apprendre à transmettre des connaissances et c’est apprécié même au sein d’une entreprise de former des collègues.
Karine Meerschman : Un désir de reconversion professionnelle. J'ai travaillé dans les RH avant mais pour deux raisons je voulais changer. D'abord parce qu'il ne m'a pas toujours été simple de trouver un emploi dans ce domaine à l'étranger (j'ai quitté la Belgique en 2005). Par ailleurs, j'avais envie de changer tout simplement. L'enseignement m'a toujours attiré. J'espère trouver des gens intéressés par l'apprentissage du français dans mes futures expatriations. Je quitte le Japon bientôt.
Nous suivons la formation DAEFLE, Diplôme d’Aptitude à Enseigner le Français Langue Etrangère, organisée par le CNED en partenariat avec l’Alliance française.
AC : C'est une formation à distance qui se déroule sur 12 mois. D’abord il y a 9 mois de formation avec l’appui de tuteurs et avec la participation à des animations. Ensuite nous avons la possibilité de valider la formation avec un examen final (il faut valider tous les modules de la formation pour passer l’examen). Il n’y a pas de stage associé à cette formation.
KM : Pour réaliser les microtâches* il est nécessaire d'avoir parcouru toute la matière du cours en question. Il faut de plus participer à des forums de discussions sur Internet. Les 2 derniers mois servent à se préparer aux trois examens écrits finaux qui se déroulent sur la même journée dans un centre agréé par l'Alliance Française de Paris. Pour nous, c’est à l'Institut français du Japon à Yokohama. Pour les personnes intéressées, il faut savoir qu'il faut d'abord passer un test d'aptitude, ceci afin d'assurer au CNED que le français est bien votre langue maternelle. Ces tests n'ont lieu qu'à certaines dates. Il faut donc s'y prendre suffisamment à l'avance.
*On parle de microtâche pour désigner une activité d'apprentissage d'un aspect de la langue (par exemple socio-culturel, ou grammatical) ; cette activité sera réalisée dans un cadre plus large, la tâche ou macro-tâche selon les auteurs, qui est en quelque sorte le projet langagier global à réaliser par l'apprenant. Dans la formation DAEFLE, réaliser une microtâche, c'est analyser un support et décliner des possibles activités pédagogiques.
AC : Non. C’est d’ailleurs dommage car il serait bon d’avoir des séances pratiques pour s’exercer à enseigner sur des concepts. La didactique nous apporte déjà beaucoup mais je suis certaine que ce serait bénéfique d’avoir des stages même en conf call pour apprendre à trouver le rythme d’un enseignement.
AC : Très bon rythme de travail grâce à des exercices d’observation, des exercices pratiques qui permettent de rendre le cours vivant. Il y a également une bonne communication entre les étudiants à travers les forums. Les tuteurs sont également à l’écoute et répondent à nos interrogations.
KM : C'est une approche très théorique qui met en avant l'aspect didactique. La forme prend le dessus sur le fond. La partie phonétique est bien développée mais il manque à mon sens, un rappel en détail des règles de grammaire. Depuis que je suis sortie de l'école, le vocabulaire de grammaire s'est modifié et il y a eu plusieurs réformes de l'orthographe. J'aurais aimé parcourir ces changements. Ceci dit, c'est un travail que l'on peut facilement faire seul.
AC : C'est effectivement un cours qui enseigne la méthodologie de l'enseignement du FLE mais pas le fond comme la grammaire, l'orthographe, ... Je suis dans le même cas que Karine, je pense que ce serait utile de proposer de la part du CNED des outils pour se remémorer un peu de "métalangage"!
KM : Je chercherai activement un emploi de professeur de FLE. Je postulerai dans les Alliances Françaises, Instituts Français, écoles de langues, écoles internationales... J'envisage également de donner des cours particuliers.
AC : Pendant mon expatriation, je souhaiterais donner des cours particuliers puis avoir l’expérience d’enseigner un cours dans une classe.
KM : Tout d'abord un soulagement. J'ai passé pas mal d'heures à étudier ces dernières semaines. Le jour J, entre 9h et 17h, nous avons passé trois examens écrits. C'est fatiguant, on n'a plus l'habitude : ) De l'avis général, il semblerait que l'examen était plus difficile cette année. Cela se justifie peut-être par le fait que le CNED veut assurer une qualité, un certain niveau à son diplôme. Quoi qu'il en soit nous aurons les résultats dans 2 ou 3 mois seulement. D'ici là je croise les doigts, et je commence déjà à chercher du travail dans ce domaine. Je suis heureuse d'avoir pris le temps de me former à un métier qui, je pense, m'apportera beaucoup de plaisir.
Merci à FAJ pour l'intérêt que vous avez apporté à notre expérience. Bonne chance à ceux et celles qui se lancent dans une formation !
AC : Je partage les mêmes impressions que Karine. Satisfaite d’avoir entrepris cette formation, d’avoir été jusqu’au bout, d’avoir acquis une méthodologie qui n’est pas innée quand on est français ! L’examen ne nous a pas fait de cadeaux ! Mais au-delà de l’attente des résultats, les consignes étaient suffisamment pratiques pour nous donner envie de nous lancer. Mes futures démarches vont être de proposer ma candidature dans des instituts.
Merci également à FAJ et en particulier Eve pour la disponibilité que vous avez montrée et les échanges constructifs que nous avons partagés. Bon courage à tous ceux et celles qui prendront la décision de se lancer dans cette aventure.
Merci à toutes les deux , nous vous souhaitons de réussir dans cette nouvelle voie!