Depuis l’ouverture du premier magasin UNIQLO à Hiroshima en 1984, alors connu sous le nom de Unique Clothes Warehouse, Tadashi Yanai a progressivement bâti un groupe global de prêt-à-porter à fort succès. Si UNIQLO reste la marque emblématique du groupe, Comptoir des Cotonniers, Princesse Tam-Tam, Theory, Helmut Lang, J Brand ou encore G.U. lui appartiennent également.
Organisée en collaboration avec la CCIFJ, la conférence du 14 avril dernier avait pour but de dévoiler les dessous de ce succès fulgurant. Aldo Liguori, Director Global PR Fast Retailing, et Rie Araki, corporate PR and Internal Communications Fast Retailing, sont venu présenter le groupe et son développement ainsi que les programmes pour la promotion des femmes.
Aldo Liguori est revenu sur les débuts du groupe à Hiroshima, dans la province de Yamaguchi, en 1984. La stratégie de développement de l’époque privilégiait une installation en périphérie des villes, près des gares. Ce n’est qu’en 1998 que le premier magasin central est ouvert à Harajuku, To
kyo. Le poids lourd du groupe, UNIQLO, adopte déjà ce positionnement caractérisé par un service-client irréprochable, proposant des vêtements de tous les jours, « faits pour tous ». En 2001, le premier point de vente à l’étranger est inauguré à Londres. UNIQLO tente alors sans succès la même stratégie d’implantation en banlieue, pour finalement se raviser et retenter l’expérience en 2006 dans le centre de Manhattan, New York City. Il fallait en effet faire connaître la marque avant de se lancer. Avec ses produits phares « HEATTECH » (une fibre technique développée en partenariat avec Toray), « Ultra Light Down » ou encore ses pulls en cashmere à des prix abordables, le succès ne s’est pas fait attendre.
UNIQLO est aujourd’hui une marque de référence pour des basiques de qualité, pour tous publics. Vendue dans 1 500 magasins (2 800 boutiques pour tout le groupe, soit 90 000 employés dans le monde), elle compte également sur de prestigieux ambassadeurs comme Novak Djokovic (tennis), Shingo Kunieda (tennis), ou encore Adam Scott (golf). Ces sportifs aident à améliorer les vêtements techniques en prodiguant leurs conseils.
Une croissance aussi rapide implique néanmoins de profonds changements en interne pour le groupe. Selon Aldo Liguori, Fast Retailing s’améliore chaque jour dans cette vaste entreprise qu’est devenir une organisation globale. Elle intègre de plus en plus d’étrangers et a imposé l’anglais comme langue de travail.
Un aspect important de cette évolution est la promotion des femmes. Plus de 70% des équipes de vente sont féminines, contre seulement 13% de la direction (ce qui est toujours mieux que les 7.5% du Japon). Fast Retailing souhaite passer à 30% à l’horizon 2020. Pour cela, un programme spécial prévoit un plan de retour à l’emploi, plus de flexibilité dans les congés, des meetings entre collègues femmes pour faciliter les échanges et s’entraider dans une progression de carrière, mais aussi des formations pour le management actuel qui doit mieux prendre en compte cette problématique, et enfin un système de travail flexible entre différentes boutiques. L’objectif est de créer des opportunités pour celles qui souhaitent conserver leur emploi, même après une période d’inactivité.
Pour Aldo Liguori, il en va de la compétitivité de Fast Retailing et de la réalisation de l’objectif de Tadashi Yanai : devenir le numéro 1 du prêt-à-porter.
Compte-rendu rédigé par Pauline Grasset pour la CCIFJ