Le 24 avril a eu lieu la soirée annuelle de FAJ, en partenariat avec la CCIFJ, sur le thème du travail des femmes au Japon. Cette année le thème retenu fut
Après une introduction de Virginie Croiset, présidente de FAJ, trois orateurs se sont succédés.
Georges Desvaux, McKinsey, a rappelé l'importance économique du travail des femmes et l'impact bénéfique sur la performance des entreprises. Il a souligné l'importance de l'engagement des dirigeants d'entreprise pour que le changement advienne. Bien plus important selon lui que les politiques RH ou supports de carrière, qui selon lui ne sont pas différenciants.
Kuni Sato, MOFA, a ensuite présenté les actions engagées par le gouvernement japonais en faveur de l'égalité homme-femme face au travail. La fameuse courbe est M du taux d'emploi des femmes au Japon par classe d'âge s'estompe légèrement mais n'a pas disparue, notamment car les mentalités sur le partage des rôles entre les deux sexes n'ont que peu changé au Japon. Le gouvernement de Mr Abe s'est fixé des objectifs ambitieux : atteindre plus de 30% de femmes à des postes de management, atteindre un taux d'emploi des femmes de 25-44 ans de 73% (contre 68% actuellement). Pour cela le gouvernement a engagé trois types de mesures :
Troisième orateur, Kaori Sasaki, fondatrice de eWomen et Board Member de WIB, nous a fait part de son expérience et de ses
initiatives pour promouvoir le travail et une meilleur image des femmes. Son premier message fut de rappeler qu'il est nécessaire de promouvoir la diversité, toute sorte de diversité et non seulement de genre. Elle s'est prononcée en faveur de quotas afin de faire évoluer la société civile plus rapidement. Volontairement provocatrice Sasaki-san a suggéré d'autres idées comme le congé paternel obligatoire, le changement de mentalités des hommes ou encore des formations à la diversité dans la manière même de s'exprimer. Sasaki-san souhaite plus de femmes au travail mais aussi plus de femmes managers et leader d'opinion.
A l'issue de ce panorama, une table ronde était organisée regroupant des femmes managers, japonaises ou étrangères travaillant au Japon afin qu'elles partagent leurs expériences et leurs suggestions pour permettre à plus de femmes de rejoindre les Conseils de Direction. La table ronde a réuni : Kobayashi-san, ex-CEO de Clarins, Kurosaka-san, en charge de la Company Social Responsibility chez Rakuten, Nakamura-san General Manager Administration et Finance chez Ipsen, Sibree-san VP RH Asie-Pacifique de Oracle, et Fukui-san fondatrice et directrice de Harmony Residence, société de placement de femmes au travail.
Le débat et l'échange d'idées a montré que la place des femmes évolue doucement au Japon mais que le plafond de verre existe encore. Kurosaka-san a cité le remarquable taux de 97% de retour au travail après leur congé maternité pour les mères travaillant chez Rakuten. Pour celles travaillant dans une société étrangère, la principale difficulté semble de changer les manières de penser locales et peu le management. Enfin le débat a soulevé la question du rôle des femmes dans la prise en charge des personnes âgées au vu du vieillissement croissant de la population. Cette tâche est traditionnellement à la charge de la mère de famille, mais dans une société où celle-ci travaille, de nouvelles solutions devront être trouvées.
Toutes les intervenantes ont souligné l'importance pour les femmes d'être motivées par leur management et de ne pas s'auto-censurer, comme l'a notamment rappelé Mrs Sibree, et Sasaki-san de conclure "thinking that being a woman is an obstacle is the path to the end".
La soirée s'est conclue par des discussions libres autour du buffet offert dans la Brasserie de l'Institut.